J’ai rencontré Valérie au projet douceur en mars de cette année. Elle était venue vers moi, émue, durant l’exposition pour me dire qu’elle ressentait beaucoup d’amour et que ça lui faisait tellement de bien de déposer de l’amour en lien avec le lac. Valérie me partage qu’elle a perdu son frère, qui s’est noyé dans le lac Léman. Depuis cette épreuve, Valérie avait beaucoup de colère envers le lac.

​

Un jour elle me téléphone et me dit qu’elle aimerait vivre l’expérience « à la rencontre de soi ». Un appel à la douceur, à la paix avec soi, avec le lac. 

​

Valérie est une femme très disponible pour les autres qui a beaucoup d’empathie. Elle me partage son envie de vouloir un jour accompagner les gens dans le deuil. Dès le début, je ressens en elle cette soif de retrouver son étincelle, de se retrouver pleinement. 

​

Assise devant un arbre qu’elle a choisi, à peine ces yeux se ferme qu’elle ne fait plus qu’un avec sa lumière intérieure. Cette soif de fusion à sa lumière était gigantesque. Enfin, tu reviens murmure cette lumière. 

​

Cet instant de retrouvaille est tellement bon, que toute l’expérience pourrait se passer ici, dans ce silence. Ces bras bougent lentement, pour ne pas casser la verticalité, le pilier installé. Valérie ce place debout, nourrit par les rayons du soleil et soudainement, l’envie de se coucher est très forte. Il y a comme une mort, suivi d’une renaissance. Une ancienne version d’elle-même resté ici dans ce coin de forêt pour faire peau neuve. 

​

Nous reprenons chemin, d’un pas plus rapide. Des pas qui veulent aller de l’avant et laisser derrière ce qui n’a plus besoin d’être transporté. Valérie a gagné 10cm, elle est moins recroquevillée, plus ouverture. 

Puis, un arrêt vers un chêne, son arbre me dit-elle. Sous ce beau chêne, elle se déchaine et libère un point au niveau du plexus solaire en hurlant de toute ces forces. Elle dépose, encore et encore. De la terre au ciel, ces bras l’accompagnent dans ce crie de grande libération. 

​

Le pas empressé ralenti, tout est plus paisible et l’appel de l’eau se manifeste. Un ciel divin nous accueil, un véritable spectacle, comme si ce ciel avait tout organisé pour cette expérience.

​

Valérie avance dans l’eau et à un moment, l’eau devient noire. Elle pense qu’elle ne pourra pas avancer. Un puit de lumière se dessine dans le ciel. Une lumière éclatante, pure qui l’appel. Elle avance sans s’arrêter. C’est une bénédiction. Valérie est en transe, elle ne s’arrête plus. Face à ce miracle, un sentiment de paix gigantesque émane de Valérie. Son visage et son cœur sont apaisés. La joie se dessine en elle et sur son magnifique sourire. 

Aujourd’hui, Valérie a fait la paix avec le lac et avec elle-même. 

​

Merci la vie, Merci Valérie et merci à son frère Stéphane qui était très présent.

​

Avec AMOUR,

Elvira